La fibre FTTH : technologie, fonctionnement, éligibilité

La fibre optique reste la référence pour un accès internet fixe rapide pour des millions de foyers en France. Parmi les technologies disponibles, la fibre FTTH (Fiber to the Home) s’impose comme la solution la plus performante, car la fibre est directement installée jusqu’au domicile de l’abonné, sans l’intermédiaire d’un câble en cuivre. Cette méthode de déploiement, aussi appelée « fibre jusqu’à l’abonné », assure des débits supérieurs, une meilleure stabilité et une latence réduite. On fait le point sur tout ce qu’il faut savoir sur la fibre FTTH.

Qu’est-ce que la fibre FTTH ?

FTTH

Par fibre FTTH, on entend un raccordement intégral en fibre optique, depuis le réseau de l’opérateur jusqu’au logement. Contrairement à d’autres technologies comme le FTTC (Fiber to the Cabinet) qui s’appuient sur des câbles en cuivre sur le dernier tronçon, la fibre FTTH assure un raccordement entièrement optique. Cela part du central de l’opérateur jusqu’au logement de l’utilisateur qui souscrit une offre fibre auprès de son opérateur.

Cette connexion de bout en bout offre des avantages non négligeables pour l’utilisateur. Les vitesses de connexion sont très élevées, et peuvent atteindre plusieurs gigabits par seconde. On peut ainsi télécharger des fichiers volumineux ou diffuser du contenu 4K sans aucune difficulté. La fibre optique étant insensible aux interférences électromagnétiques, la connexion est aussi très stable. La latence extrêmement faible améliore les usages interactifs. Ainsi, les jeux en ligne, visioconférences ou applications immersives fonctionnent sans délai perceptible.

L’adoption de la FTTH répond aussi à une logique d’avenir. En effet, cette infrastructure offre une marge de montée en débit importante, ce qui rend les mises à niveau réseaux moins contraignantes que pour le cuivre. Mais, il faut préciser que l’accès réel varie selon la couverture locale et l’état d’avancement des déploiements.

Quelles sont les différentes architectures de la fibre FTTH ?

Le déploiement de la fibre FTTH se fait via deux architectures à savoir le PON (Passive Optical Network) et le P2P (Point-to-Point). L’architecture PON est de loin la plus répandue en France et permet de partager une fibre optique entre plusieurs abonnés. C’est une solution plus économique et plus rapide à déployer. Une fibre partagée depuis le central est connectée à un répartiteur passif qui la divise vers les différents abonnés.

La norme GPON (Gigabit-capable Passive Optical Networks) domine actuellement le marché. Une seule fibre peut desservir jusqu’à 64 clients et leur offrir un débit théorique de 2,5 Gb/s en descendant et 1,2 Gb/s en montant. Dans la pratique, les débits réels sont un peu inférieurs, mais restent suffisants pour les usages actuels, avec des offres pouvant atteindre 2 Gb/s en réception et 600 Mb/s en émission. C’est la solution majoritairement proposée par les opérateurs grand public.

Une évolution plus récente est la norme XGS-PON. Elle reprend le principe du partage entre 64 abonnés mais introduit des débits symétriques pouvant atteindre 10 Gb/s. Cette symétrie change la donne pour les entreprises et les particuliers qui envoient autant de données qu’ils n’en reçoivent. La sécurité a également été renforcée, avec des protocoles avancés qui protègent les échanges sensibles. Aujourd’hui, les modems comme la Bbox WiFi 7 de Bouygues, la Livebox 7 ou encore la Box 10+ de SFR sont compatibles XGS-PON et ont tous la particularité de délivrer des débits théoriques pouvant aller jusqu’à 8 Gb/s symétriques.  

Une autre norme moins courante est le 10G-EPON, dont l’architecture est similaire aux autres technologies PON. La principale différence est qu’une seule fibre dessert 32 clients, soit la moitié par rapport au GPON ou au XGS-PON, ce qui permet à chaque utilisateur de bénéficier d’une part plus importante de la bande passante. Les débits maximums théoriques atteignent 10 Gb/s aussi bien en envoi qu’en réception.

👍🏻 Bon à savoir

Free a été le premier opérateur en France à adopter la technologie 10G-EPON, en l’intégrant à l’une de ses offres Freebox en 2019. La Freebox Delta (offre non commercialisée à ce jour) a été conçue compatible avec ce standard, puis la Freebox Pop, a également intégré le 10G-EPON avec des débits théoriques pouvant atteindre 5 Gb/s partagés en réception et environ 900 Mb/s.

À côté de ces architectures partagées il existe une approche plus directe, le point à point, ou P2P qui est beaucoup plus rare en France. Chaque abonné dispose alors de sa propre fibre dédiée jusqu’au point de raccordement. Cette méthode assure une connexion exclusive et garantit la pleine bande passante à l’utilisateur, sans aucune mutualisation. Le P2P est le nec plus ultra en matière de performance, mais son coût de déploiement est beaucoup plus élevé, ce qui limite son usage aux entreprises ou aux réseaux spécialisés.

Comment fonctionne la fibre FTTH ?

La fibre FTTH repose sur une chaîne d’éléments physiques qui relient directement le réseau de l’opérateur au logement. Tout commence au NRO, le Nœud de Raccordement Optique. C’est le point central d’un secteur, où se trouvent les équipements actifs de l’opérateur, notamment l’OLT (Terminal de Ligne Optique en français). De là, le signal est acheminé par une fibre unique vers le Point de Mutualisation (PM), un boîtier de rue qui dessert plusieurs immeubles ou habitations.

À l’intérieur de ce boîtier se trouve un splitter optique. Ce composant passif est essentiel puisqu’il divise le signal optique et le répartit entre plusieurs fibres, chacune destinée à un abonné. C’est l’essence même de l’architecture PON. Chaque fibre part ensuite du PM vers le domicile de l’abonné, où elle est installée jusqu’à la Prise Terminale Optique (PTO), une petite prise murale installée à l’intérieur du logement. C’est la prise PTO qui permet de brancher la box Internet. Plus précisément, la box est connectée à l’ONT (Optical Network Terminal), un petit boîtier qui convertit le signal optique en un signal électrique pour votre équipement. Aujourd’hui, l’ONT est souvent directement intégré aux box des opérateurs.

Comment tester son éligibilité à la fibre FTTH ?

Pour savoir si votre logement est éligible à la fibre FTTH, vous pouvez vous rendre sur le site web d’un opérateur. Les opérateurs proposent sur leurs sites internet des outils qui vous aident à déterminer si la fibre est disponible chez vous ou pas. Il suffit de renseigner votre adresse pour avoir un résultat, mais cela peut aussi prendre la forme d’une carte de couverture fibre à consulter pour s’assurer de la disponibilité de la fibre FTTH d’un opérateur dans votre zone de résidence.

Vous pouvez aussi utiliser notre test d’éligibilité fibre pour avoir une réponse fiable en quelques secondes. L’avantage est qu’il regroupe les offres de plusieurs opérateurs, ce qui vous donne un aperçu global des options disponibles sans avoir à naviguer de site en site. Cela permet aussi de comparer facilement et de trouver la meilleure offre internet disponible chez vous.

Le déploiement de la fibre en France avance rapidement. Le dernier rapport de l’Arcep sur le marché du haut et du très haut débit fixe publié en septembre 2025, confirme que 93 % des locaux sont couverts en fibre optique. Ces chiffres témoignent de la bascule massive vers le très haut débit.

💡 Astuce

Pour suivre l’avancée du déploiement de la fibre près de chez vous, le site Ma connexion Internet de l’Arcep est un outil efficace. Les cartes interactives disponibles permettent de visualiser précisément les zones couvertes.

Du côté des fournisseurs d’accès à internet, les quatre principaux opérateurs continuent de déployer activement leurs réseaux fibre. La fibre Orange couvre 88 % du territoire français, et l’opérateur est suivi de près par SFR avec 87 %. Free et Bouygues Telecom ne sont pas loin derrière, avec respectivement 84 % et 82 % de couverture.

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