Alors que les autres acteurs du marché des télécoms avaient déjà partagé leurs résultats, SFR, via sa maison mère Altice, a finalement levé le voile sur une réalité peu reluisante. Une activité ralentie, une dette qui ne cesse de gonfler et des abonnés qui prennent la poudre d’escampette, voilà le tableau dressé par l’opérateur. Les résultats dévoilés peignent le portrait d’un opérateur en quête de stabilité, avec une urgence : inverser la tendance pour ne pas rester à la traîne dans la course effrénée des télécoms.
SFR : De nouvelles pertes d’abonnées sur le fixe et le mobile
L’opérateur au carré rouge semble naviguer en eaux troubles. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : une réduction de 230 000 clients mobiles au dernier trimestre et une diminution globale de 315 000 sur l’année. Le secteur du fixe chez SFR n’est pas épargné, affichant une baisse de 73 000 abonnés au quatrième trimestre et de 158 000 sur l’année entière.
Ces pertes pourraient être attribuées à une concurrence féroce et à un marché des télécoms en constante évolution, où les consommateurs sont de plus en plus exigeants. Même si l’opérateur a modifié récemment son offre fibre, SFR, qui comptait 20,454 millions de clients mobiles à la fin de l’année, doit repenser sa stratégie pour inverser cette tendance négative. Le fixe, avec 6,391 millions d’abonnés restants, n’est pas en reste et nécessite également une attention particulière.
Double peine pour SFR : recul du chiffre d’affaires et explosion de la dette
Pour SFR, l’année 2023 a été synonyme de défis et de décisions difficiles. En dehors des pertes de clients box internet, fixe et mobile, la firme enregistre une baisse de son chiffre d’affaires et des dettes importantes. D’après les récents chiffres communiqués par l’opérateur, le chiffre d’affaires a chuté de 1,3 % en 2023 pour atteindre 11,16 milliards d’euros. D’autre part,le bénéfice opérationnel (EBITDA) a subi une baisse de 4,3 % pour s’établir à 3,9 milliards. Cette situation financière tendue est exacerbée par une dette qui a franchi le seuil des 24 milliards d’euros à la fin de l’année. Une dette en hausse par rapport aux 23 milliards de fin 2022.
Pour faire face à ces défis, Altice France a confirmé sa stratégie de réduction de la dette et a même envisagé de nouvelles cessions pour apaiser ses créanciers. Un exemple concret de cette approche est la promesse d’achat conclue avec le groupe CMA CGM pour la cession d’Altice Media, évaluée à 1,55 milliards d’euros. Mais, avec des prévisions pour 2024 qui annoncent un nouveau repli des revenus et une baisse attendue de l’EBITDA de l’ordre de 5 % ou plus, la route vers la stabilité financière semble encore longue pour SFR.
Les efforts pour réduire la dette et les ajustements stratégiques à effectuer en 2024 par l’opérateur seront déterminants pour sa survie dans le secteur concurrentiel des télécoms. SFR parviendra-t-il à inverser la tendance en 2024, ou la spirale descendante se poursuivra-t-elle ? Seul l’avenir nous le dira.
